C’est connu, il faut avoir le goût du risque pour être bon au poker. Le problème, c’est qu’à trop aimer ça certains pros se retrouvent ruinés après avoir tutoyé les sommets. Petit inventaire des joueurs qui ont pris l’ascenseur.
Stu Ungar
Pertes estimées : 30 millions $
Celui qui reste l’un des meilleurs joueurs de poker de tous les temps n’était pas franchement connu pour son sens de la mesure. Des 30 millions de dollars qu’il a amassé tout au long de sa carrière, il n’a rien conservé.
La faute à un goût trop prononcé pour les paris (il pariait à peu près sur tout, tout le temps) et surtout à une vilaine addiction à la drogue. Résultat : le “Kid” dilapidait tous ses gains au fur et à mesure qu’il les engrangeait.
Ses droits d’entrée pour ses derniers tournois ont d’ailleurs été payés pour lui, notamment pour le WSOP de 1997, dont il remporta le main event. Ungar ou la personnification de l’expression “brûler la vie par les deux bouts”.
Scotty Nguyen
Pertes estimées : 20 millions $
Est-ce son goût pour la flambe qui a permis à Nguyen de remporter 5 bracelets aux WSOP ? Dealer lors de ses débuts au poker à Las Vegas, il parvient un soir à faire monter sa bankroll de 7 000$ à 1 000 000$ en jouant. Avant de tout dépenser dans la foulée.
Il gardera par la suite la mauvaise habitude de perdre les sommes qu’il gagne. Lui-même admet s’être retrouvé fauché plusieurs fois. Bien qu’il ait toujours su se refaire, ce sont tout de même près de 20 millions de $ qui seraient partis en fumée au total.
Aujourd’hui, il est toujours présent sur le circuit. A peu près revenu de ses excès de jeunesse, il ne semble cependant pas près de s’assagir totalement : “Quand tu es champion du monde, tu dois toujours être au top” a-t-il confié récemment. “Peu importe que j’aie 500$ en poche, je dépenserai toujours comme si j’avais 5 millions”. Incorrigible Scotty.
Erick Lindgren
Pertes estimées : 25 millions $
Vainqueur du WSOP en 2008, l’américain a cumulé les galères par la suite (mais vous le verrez, il n’est pas tout blanc non plus).
Avril 2011 : c’est le Black Friday (coup de filet de la justice US sur des rooms de poker), qui entraîne la fermeture définitive de Full Tilt Poker. Or, Lindgren avait contracté une dette de plus de 2.5 millions de $ auprès du site. Quand Pokerstars, qui a racheté la room, lui réclame cette somme en 2012, il se met en faillite et entame une cure de désintox.
Car “E-Dog” est aussi un accro aux paris sportifs, au point d’accumuler 10 millions de $ de dettes. En cumulant celles du poker et d’autres jeux d’argent, on estime celles-ci à 25 millions de $ au total.
Conseil de la rédaction : ne lui prêtez jamais d’argent.
Brad Booth
Pertes estimées : 5 millions $
Considéré en son temps comme l’un des meilleurs du monde en cash game, la Canadien a perdu gros en se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment.
En 2007, il est victime du scandale des “superusers” qui secoue Ultimate Bet : des joueurs pros, dont l’ancien champion Russ Hamilton, trichaient sur la room en voyant les cartes des autres utilisateurs. Dans l’affaire, Booth se serait fait plumer de près de 2 millions de $.
Fauché mais pas refroidi, il continue ensuite de jouer en empruntant à des confrères. Seulement depuis sa chance a tourné et il n’a toujours pas remonté la pente : il aurait perdu 3 millions de $ supplémentaires en cash-game depuis 2008. Moche.
Gavin Griffin
Pertes estimées : 6 millions $
Il fut le plus jeune joueur à remporter un tournoi WSOP en s’adjugeant le Pot Limit Hold’Em en 2004, puis le 1er vainqueur de la prestigieuse Triple Crown en enchaînant avec un EPT en 2007 puis un WPT en 2008. Ses gains s’élevèrent à 4.6 millions de $.
Malheureusement, le jeune prodige, pas très branché gestion à l’époque, a fini par perdre l’intégralité de sa bankroll. Celle-ci a fondu alors que sa réussite le fuyait pendant les tournois et que ses sponsors le lâchaient par la même occasion. L’argent qu’il place, il le perd dans la crise de 2008. Il qualifiera même 2011 d’”année qui a brisé beaucoup de mes rêves et une grande part de mon égo”.
Aujourd’hui, il remonte la pente en passant par des tournois low stakes.
Et tous les autres…
Les joueurs cités ci-dessus sont loin d’être les seuls à s’être retrouvés short stack sur leur compte en banque. A vrai dire, une liste exhaustive serait assez longue. Pour se faire une idée, il suffit de voir le nombre de champions contraints de vendre leur bracelet WSOP aux enchères pour revoir un peu de sous :
- TJ Cloutier
- Paul “Eskimo” Clark
- Dutch Boyd
- Jamie Gold
- etc.
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