Autorisés dans la plupart des pays d’Afrique, les paris sportifs font des ravages parmi les populations et notamment les plus jeunes. Et ce alors qu’ils contreviennent aux coutumes locales.
Éthiopie : le gouvernement tente de réagir
Parmi les pays touchés par le fléau : l’Éthiopie. Le problème est tel que le responsable de la jeunesse au ministère des Affaires sociales Abebe Haimanot a même déclaré vouloir interdire les paris sportifs.
Dans une interview donnée à la télévision, il a dit que cette pratique « décourage les jeunes de travailler et d’être maîtres de leurs vies » et « entraîne des dépressions et des pensées suicidaires ».
S’il n’a pas donné d’échéance quant à l’interdiction, Abebe Haimanot se fait la voie d’une prise de conscience nécessaire. Après l’ouverture du marché doit venir le temps de la régulation.
Rien n’est acté pour autant. Le gouvernement devra composer avec un puissant lobby et une population ayant pris ses habitudes depuis une dizaine d’années.
Pour illustrer la force du marché dans le pays, il suffit de recenser le nombre d’opérateurs sous licence : il y en a 44 (contre 17 en France).
Sénégal : les paris sportifs au centre d’un conflit de générations
Au Sénégal, un pays loué comme étant un exemple à suivre en Afrique subsaharienne, les paris sportifs mettent en lumière une ligne de fracture entre les générations.
Dans les échoppes, on croise surtout des jeunes, parfois mineurs, alors que dans la pays le jeu d’argent est interdit aux moins de 18 ans. Les plus anciens considèrent cette pratique comme néfaste, allant à l’encontre de la religion musulmane, suivie par plus de 95% de la population.
Le phénomène est tel que certaines personnes tirent la sonnette d’alarme. C’est le cas de Mamadou Sy Tounkara, un animateur de télévision, qui a écrit une lettre ouverte à la Lonase (Loterie nationale sénégalaise) condamnant les paris comme étant « destructeurs de notre jeunesse. Une jeunesse doit être éduquée et protégée ».
Aucun officiel n’a pris clairement position dans ce débat, tandis que les médias nationaux regorgent d’histoires de parieurs accrocs au jeu d’argent. Tant qu’il n’y aura pas de prise de conscience au plus haut niveau de l’état, les paris sportifs resteront une menace pour la santé publique.
Paris sportifs : quelles sont les bonnes pratiques ?
Voici quelques conseils pour vous éviter de tomber dans le jeu compulsif :
- Ne misez jamais pour vous refaire : vous venez de perdre ? Acceptez la défaite. Ne placez pas un autre prono pour tenter de regagner votre mise. Il y a de fortes chances pour que votre déficit augmente encore plus et vous propulse dans une spirale négative incontrôlable.
- Comblez votre temps : analyser des rencontres et les suivre en direct, penser à ses paris ou aller en point de vente, tout cela est chronophage. Pensez à la manière d’occuper votre temps afin de ne pas vous retrouver perdu si vous arrêtez.
- Ne misez pas plus de 10% de vos revenus dans le mois : si vous dépassez cette barrière, vous n’aurez plus aucune limite. En respectant un plafond mensuel (ou hebdomadaire), vous éviterez de vous mettre dans le rouge.