C’est une nouvelle journée riche en rebondissements qui a eu lieu ce mercredi pour la fin des quarts de finale. Alors que la tension monte match après match, nous commençons à y voir de plus en plus clair en cette fin de tournoi. Garin – Kyrgios et Fritz – Nadal étaient au programme dans le tableau messieurs tandis que les deux gagnantes des rencontres Halep – Anisimova et Tomljanovic – Rybakina s’affronteront ce jeudi pour une place en finale.
🎾 Tableau masculin
C’était le choc de la journée chez les hommes. Toujours en course pour un Grand Chelem qu’aucun joueur n’a réalisé dans l’ère Open, Rafael Nadal retrouvait son bourreau de la finale du Masters 1000 d’Indian Wells de cette année, Taylor Fritz (N°11). L’Américain est devenu le plus jeune joueur (24 ans) à atteindre les quarts de finale de Wimbledon sans perdre le moindre set depuis Andy Murray en 2010 (il avait alors 23 ans). Cette rencontre a tenu toutes ses promesses mais il faut nuancer cela, Nadal étant très vite blessé aux abdominaux. Le principal concerné a admis avoir tenté de trouver un autre moyen de servir pour que cela lui fasse le moins mal possible, et cela a visiblement marché. En attendant, les deux joueurs se sont livrés une grosse bataille jusqu’au dernier point. Avec un total de quinze breaks (8 pour Fritz et 7 pour Nadal), aucun des deux joueurs n’a véritablement pu se détacher.
Diminué et alors que sa famille lui a conseillé depuis les tribunes d’abandonner, le Majorquin a continué, luttant contre la douleur. Bien lui en a pris. A force de patience, le vainqueur des deux premiers majeurs de la saison a fini par s’imposer à l’expérience face à un joueur qui semblait ne pas savoir comment faire pour jouer face à un adversaire blessé. Après 4h22 de jeu, l’Espagnol s’en sort finalement (3/6, 7/5, 3/6, 7/5, 7/6) après un super tie-break irrespirable. Avec 56 coups gagnants chacun, les deux hommes ont proposé un beau spectacle. Reste désormais à savoir si Rafael Nadal pourra tenir sa place vendredi en demi-finale (sa 38ème en GC) puisqu’il a laissé planer le doute en conférence de presse. Des examens qu’il passera aujourd’hui lui permettront d’en connaître davantage sur la nature de sa blessure. Quant à Fritz, il pourra se consoler en ayant réalisé le meilleur parcours de sa jeune carrière en Grand Chelem avec ce quart de finale.
L’autre rencontre du jour opposait sur le Court n°1 Cristian Garin à Nick Kyrgios. L’enjeu était simple pour l’un comme pour l’autre: se qualifier pour la première fois en demi-finale d’un Grand Chelem. Et dans cette optique, c’est le Chilien qui a pris le meilleur départ, breakant blanc dès le premier jeu et étouffant l’Australien qui semblait perdu dans les premiers instants du match. Mais très vite, Kyrgios a su rééquilibrer les débats pour revenir et remporter deux des trois derniers jeux de service de son adversaire dans le premier set. Dans la continuité de la fin de première manche, l’Australien s’est très vite détaché et a été sérieux au service. Touché à l’épaule au tour précédent contre Nakashima, Kyrgios ne semblait plus souffrir et fort de ses 17 aces, il a mis systématiquement la pression à Garin sur chacun de ses jeux de retour. Ce dernier, dos au mur, s’est accroché et a poussé Kyrgios au tie-break avant de prendre l’avantage et mener 5/3. C’est alors le moment choisi par l’Australien pour se réveiller et remporter les quatre derniers points de la partie, profitant d’une dernière faute en revers du Chilien pour jubiler. Allongé par terre comme s’il avait gagné le tournoi, Kyrgios peut savourer.
Le voilà dans le dernier carré d’un majeur pour la toute première fois de sa carrière, à 27 ans. Interrogé après le match, il semblait plus détendu que d’habitude et de façon surprenante, il est revenu avec franchise sur le fait qu’il n’ait pas réussi à répondre aux attentes des observateurs du tennis, comme s’il s’était tout à coup rendu compte de ce qu’il était capable d’accomplir. Nick Kyrgios aurait selon ses propres termes “mûri”. Il aura l’occasion de joindre l’acte à la parole vendredi lors d’une demi-finale explosive qui s’annonce face à Rafael Nadal, qui sera selon l’Australien “le match de tennis le plus regardé de l’histoire”. Au moins, on ne pourra pas dire que Kyrgios ne sera pas motivé. Ce sera par ailleurs leur troisième confrontation à Londres (Kyrgios a remporté la première en 2014 et Nadal la deuxième en 2019).
🎾 Tableau féminin
Qui arrêtera Simona Halep ? La Roumaine a une nouvelle fois été impitoyable sur le Court Central. Opposée à Amanda Anisimova (N°20), la lauréate de l’édition 2019 a déroulé son tennis. Pour leur quatrième confrontation et la troisième déjà en Grand Chelem (une victoire partout), les deux joueuses se connaissent bien et on imaginait une rude bataille entre les deux, mais ce ne fut pas le cas. Balayée à Bod Hambourg il y a une dizaine de jours par cette même Halep, Anisimova croyait vivre le même scénario à Wimbledon. Les jeux défilaient, et l’Américaine ne voyait pas le jour, commettant beaucoup trop de fautes directes (28 fautes directes en à peine plus d’une heure de jeu contre seulement 6 pour Halep). Anisimova a en revanche eu pas mal d’opportunités de breaker mais n’a pas été efficace (1/9) au contraire de son adversaire qui s’est engouffrée dans la brèche (4 balles de break converties sur 6). Cependant, l’ancienne numéro 1 mondiale s’est faite une petite frayeur. Alors qu’elle menait tranquillement 6/2, 5/1, la Roumaine s’est retrouvée à 6/2, 5/4 et à 0/40 sur son service. Très vite, Halep a écarté toute hypothèse d’un possible come-back de l’Américaine et a remis les pendules à l’heure pour gagner cinq points consécutifs et terminer la rencontre, lui permettant de laisser éclater sa joie et son soulagement. Le dernier point est à l’image de la partie, une énorme faute en revers d’Anisimova qui n’a pas su saisir ses trois occasions de break consécutives. Trois ans après son titre à Londres, revoilà Simona Halep dans le dernier carré de Wimbledon, se qualifiant pour la neuvième fois de sa carrière en demi-finale de Grand Chelem, la toute première depuis l’Open d’Australie 2020 (battue par Garbiñe Muguruza).
L’affiche entre Ajla Tomljanovic et Elena Rybakina promettait également énormément. Les deux joueuses sortent un tournoi très solide et convaincant. L’Australienne a dominé Teichmann (N°18), Harrison, Krejcikova (N°13) et Cornet. Quant à la Kazakhe, elle a éliminé successivement Vandeweghe, Andreescu, Zheng et Martic, le tout sans concéder le moindre set malgré des rencontres souvent très accrochées. Comme pour la rencontre Garin – Kyrgios, celle qui remportait cette partie se retrouverait alors dans le dernier carré d’un Grand Chelem pour la première fois. L’enjeu était de taille mais il n’a pas perturbé Tomljanovic en début de match. Plus constante, elle breaka Rybakina, ce qui suffit pour remporter la première manche. C’est alors que la Kazakhe, qui a disputé le match le plus important de sa carrière aux Jeux Olympiques de Tokyo l’an dernier (4ème place au final), a su faire le dos rond. Après avoir laissé passer l’orage, la tête de série numéro 17 a profité d’un manque soudain de lucidité de la part de Tomljanovic. Après avoir pris la mise en jeu de son adversaire à trois reprises dans le deuxième set, Rybakina revenait à égalité. Nettement plus en difficulté au service, Tomljanovic s’est accrochée mais a fini par plier logiquement. Elena Rybakina brise le plafond de verre et accède à son meilleur résultat en majeur à 23 ans. De quoi envisager peut-être encore mieux dès aujourd’hui avec une demi-finale excitante à jouer face à Simona Halep, contre qui elle s’est inclinée lors de deux de leurs trois confrontations jusqu’à présent.
Le programme du jour :
Court Central : 14h30: Ons Jabeur (N°3) – Tatjana Maria suivi de Elena Rybakina (N°17) – Simona Halep (N°16).